L’été 2022 sera, sauf mauvaise surprise, le premier été depuis 3 ans sans obligation de distanciation sociale. C’est une bonne nouvelle, ne boudons pas notre plaisir. Mais mettons aussi en garde contre la tentation de «rattraper le temps perdu» en multipliant les comportements sexuels à risque.
Impact de la Covid-19 sur les infections sexuellement transmissibles
Par définition, les gestes barrières ne semblent pas compatibles avec des relations sexuelles autres qu’au sein d’un couple établi. La logique voudrait dès lors qu’une baisse majeure des cas d’infections sexuellement transmissibles (IST) se soit produite depuis le début de la pandémie. Sur le terrain et selon l’infection concernée, l’Office fédéral de la santé publique constate en effet une diminution de l’ordre de 15 à 35% des cas déclarés en 2020. Mais dans le même temps, il s’avère que les laboratoires d’analyses ont mené beaucoup moins de tests spécifiques à ces maladies. Du fait qu’ils avaient d’autres priorités, mais surtout parce que de nombreuses consultations médicales considérés comme non-urgentes ont été différées pendant cette période. Il y aurait donc eu baisse de la détection, mais pas nécessairement baisse réelle des cas. L’hypothèse ne peut d’autant moins être écartée que les données en provenance des centres spécialisés montrent que pendant cette période, les cas d’IST ont plutôt augmenté chez les professionnelles et professionnels du sexe.
Une IST peut en cacher une autre
On recense une trentaine d’infections dues à des virus, des bactéries ou des parasites dont la particularité est de se transmettre presque exclusivement par contact sexuel. Syphilis, gonorrhée, sida, hépatite B, chlamydiose, herpès, papillomavirus et consorts ne font pas la une des journaux, pourtant elles contaminent chaque jour (!) un million de personnes de par le monde, chiffre en augmentation. Une autre particularité de ces maladies est de passer souvent inaperçues, parfois pendant des années. L’absence de symptômes ne constitue donc en aucun cas une garantie de sécurité, seul un test de dépistage permet de savoir si l’on est infecté ou pas. Des auto-tests VIH peuvent être achetés en pharmacie et effectués à la maison, sinon les analyses pour les autres IST se font en laboratoire médical.
Les moyens de prévention
Certaines IST se soignent facilement lorsqu’elles sont diagnostiquées tôt, mais d’autres n’ont pas encore de traitement capable de les faire disparaître définitivement, comme l’hépatite B, le sida ou l’herpès. Deux de ces infections disposent en revanche d’un vaccin préventif : le papillomavirus (HPV) et l’hépatite B.
La prévention passe donc par trois axes principaux :
1. L’utilisation systématique d’un préservatif, qui ne devrait souffrir aucune exception lors d’un rapport sexuel avec un nouveau partenaire, ou au moindre doute quant à la «fiabilité» du ou des partenaires.
2. Le dépistage, après chaque comportement à risque, ou lorsqu’il est envisagé de se passer du préservatif dans le cadre d’une relation stable.
3. La vaccination, lorsqu’elle existe.
L’été de tous les dangers ?
Les agences de voyages annoncent déjà un boom des réservations lointaines et exotiques. Outre les précautions envers les IST citées ci-dessus, la saison estivale est aussi à risque pour la contraception : le taux de grossesse non désirée s’y accroît statistiquement de 10% ! Quand la routine disparaît, la probabilité d’oublier de prendre sa pilule augmente en flèche. C’est pourquoi l’idéal en vacances serait d’instaurer un système d’alarme quotidienne pour remédier à d’éventuels oublis. De multiples applications existent, dotées qui plus est de fonctions supplémentaires intéressantes. Le décalage horaire peut également créer des problèmes. Selon le type de pilule, une prise trop décalée réduit sensiblement l’efficacité de la contraception. Moins évident, les troubles digestifs sont eux-aussi causes d’échec de la contraception. Les diarrhées ou vomissements sont en effet fréquents quand on change de régime alimentaire et de conditions d’hygiène, et ils menacent l’efficacité contraceptive en empêchant la pilule d’être correctement absorbée.
Pharmacie Populaire conseille de bien se renseigner avant de partir. Emporter une plaquette de pilules en réserve dans son bagage à main, ainsi que des préservatifs est également vivement indiqué.