Avec l’âge, l’appétit a tendance à diminuer. La prise de médicaments ou l’isolement social peuvent aussi impacter l’alimentation. Cependant, nos besoins nutritionnels ne diminuent pas avec les années. Des apports alimentaires insuffisants peuvent alors entraîner une dénutrition.
Les situations à risque de dénutrition
La réduction des apports en énergie et en protéines peut être multifactorielle. On distingue en revanche, des situations particulièrement à risque de dénutrition, en particuliers chez les personnes âgées, telles qu’un mauvais état buccodentaire ou un appareillage mal adapté, des troubles neurologiques, des difficultés pour déglutir, des régimes restrictifs (p. ex : régime sans sel), une diminution de la perception des saveurs ou encore des douleurs diverses.
Les conséquences néfastes de la dénutrition
Souvent sous-évaluée, la dénutrition peut amener à une perte de masse musculaire, augmentant ainsi le risque de chutes et présentant une entrave à la mobilité, une vulnérabilité majorée aux infections et l’aggravation d’éventuelles maladies chroniques. Le manque d’énergie peut conduire à une réduction des contacts sociaux, exposant davantage les personnes âgées au risque de dépression. Attention, une personne souffrant de surpoids ou d’obésité peut également être dénutrie ! Toutes ces raisons démontrent l’importance de détecter la dénutrition le plus rapidement possible. Celle-ci peut être traitée efficacement, alors, comment s’y prendre ?
Comment dépister la dénutrition ?
Il est conseillé de se peser régulièrement, une fois par mois. Idéalement, la pesée se fait au même moment de la journée, si possible à jeun le matin. Une perte de poids de 5 % en un mois ou de 10 % en 6 mois traduit une dénutrition. D’autres signes peuvent également vous alerter : les vêtements deviennent trop grands, nécessité de resserrer la ceinture, diminution de la force de préhension… Dès la constatation d’un amaigrissement de cet ordre, il est important d’en parler à son médecin. S’il est nécessaire, ce dernier pourra vous recommander de faire appel à un(e) diététicien(ne).
Être attentif à son appétit constitue une deuxième piste d’auto-surveillance. Une perte d’appétit entraîne presque toujours une dénutrition. Parlez-en à votre médecin et signalez-lui toutes modifications récentes de votre environnement ou de votre état de santé.
Des conseils pour lutter contre la dénutrition
Avec les années, la baisse de l’acuité olfactive diminue la perception du goût des aliments. Dans la mesure où les bonnes odeurs et le goût contribuent à ouvrir l’appétit, cet aspect n’est pas à négliger. N’hésitez pas à ajouter des épices ou des herbes aromatiques pour rehausser, au besoin, la saveur de vos plats.
Vous êtes vite rassasié ? Il est peut-être difficile pour vous de prendre un « vrai repas ». Dans ce cas, vous pouvez manger plus souvent : fractionnez les prises alimentaires. Ajoutez un goûter et des collations réparties dans la journée, tout en gardant trois repas principaux où les quantités consommées y seront naturellement diminuées. Vous pouvez également « enrichir » ce que vous mangez pour compenser ; lait concentré dans les yaourts, fromage râpé dans le potage, œufs et jambon dans la salade… En dessert ou en collation, privilégiez les entremets « riches » en énergie : flan, yaourt grec, pain perdu, lait au chocolat, crème de marron, pudding, noix, crème glacée, etc. Faites-vous plaisir, l’équilibre alimentaire n’est pas la priorité lorsque l’on manque d’énergie !
Il arrive fréquemment que l’appétence pour certains aliments diminue. Un met s’en trouve souvent exclu : la viande rouge. Il est important d’avoir de bons apports en protéines animales pour conserver les muscles. Vous en trouverez principalement dans le poisson, les œufs, les produits laitiers et la viande blanche. Des sources végétales comme les légumineuses (haricots rouges, pois-chiches) combinées avec un produit céréalier peut également vous apporter une quantité suffisante de protéines. S’il s’agit d’un problème de mastication, la viande peut être hachée ou mixée.
Pour remédier à l’isolement social, des restaurants solidaires ont vu le jour dans de nombreuses villes pour permettre de partager les repas à plusieurs. Des structures proposent également de l’activité physique adaptée pour rencontrer de nouvelles personnes. Les services d’aide à domicile sont également un moyen de partager avec les autres.
Enfin, le fait de prendre un ou plusieurs médicaments, surtout en même temps, peut couper l’appétit. De plus, certains médicaments modifient le goût des aliments, d’autres peuvent entraîner une sécheresse buccale pouvant poser problème lors de la déglutition. Veillez alors à avoir un apport hydrique suffisant : entre 1 et 2 litres de liquide par jour! N’hésitez pas à demander à votre médecin s’il est indispensable que les médicaments soient pris avant le repas et pas à un autre moment.
Si malgré tous les efforts mis en place, vous continuez à perdre du poids, il existe des suppléments nutritifs oraux qui peuvent vous être prescrits par votre médecin, à acheter ou commander en pharmacie. Il s’agit de produits riches en énergie et en protéines, sous forme liquide, de crème ou encore en poudre à diluer. Disponibles en plusieurs arômes, sous forme sucrée ou salée, ils complètent l’alimentation normale mais ne doivent pas la remplacer. Les suppléments nutritifs oraux peuvent être achetés en pharmacie et remboursés par votre assurance maladie.
Maria-Lena ENZ
Mélisandre Anderson
Pabion Céline
Diététiciennes diplômées HES chez Teamnutrition.ch
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