Bien plus qu’un distributeur de médicaments !
Le rôle des pharmaciens ne se résume plus, aujourd’hui, à la simple délivrance de médicaments. En tant qu’interlocuteurs de proximité, ils occupent une place prépondérante en matière de conseils, de prévention santé et d’accompagnement des malades chroniques. Vaccination, mesure de tension artérielle, contrôle de la glycémie, voilà quelques-unes des prestations proposées par votre pharmacie. Des services qui facilitent la vie… et qui peuvent en sauver.
Syndrome métabolique: un fléau mondial
En Suisse, comme dans de nombreux autres pays, le surpoids et l’obésité sont largement répandus: près de 42% des adultes sont en surpoids, dont 11% sont obèses. Or, ces deux conditions sont d’importants facteurs de risque de maladies graves (maladies cardiovasculaires, diabète et certaines formes de cancer). En particulier, l’excès de graisse viscérale dans la région abdominale peut entraîner un ensemble de troubles métaboliques, connu sous le nom de «syndrome métabolique». Que désigne exactement ce syndrome? Quels en sont les principaux signes? Comment s’en prémunir? Les réponses dans ce dossier.
Le saviez-vous?
Qu’est-ce que le syndrome métabolique?
Le syndrome métabolique, aussi appelé «syndrome X», regroupe un ensemble d’anomalies cliniques et biologiques. Il se caractérise par une obésité abdominale (un tour de taille supérieur à 94 cm chez les hommes et 80 cm chez les femmes), associé à au moins deux troubles parmi: un taux élevé de triglycérides, un faible taux de cholestérol HDL (le «bon» cholestérol), une hyperglycémie, de l’hypertension artérielle. Près de 20% de la population serait concernée.
Causes et conséquences
Les troubles observés sont directement liés à l’excès de graisse au niveau du ventre. Le manque d’activité physique, la sédentarité et une mauvaise alimentation sont à l’origine de cette graisse superflue. Dans la plupart des cas, le syndrome métabolique engendre une insulinorésistance. Ainsi, les individus présentant un syndrome métabolique ont un risque plus élevé de développer un diabète de type 2, mais aussi des maladies cardiovasculaires, hépatiques ou rénales.
Un excès de sucre nocif
Dans le cas du diabète de type 2, la production d’insuline est insuffisante ou bien l’organisme ne parvient pas à l’utiliser. La prévalence de la maladie a beaucoup augmenté ces dernières années, essentiellement à cause d’un manque d’exercice et d’une consommation accrue d’aliments gras et sucrés. La maladie reste longtemps silencieuse. C’est pourquoi il est important de contrôler régulièrement sa glycémie. C’est l’un des nombreux services proposés par votre officine.
Trop de pression?
L’hypertension artérielle est un trouble fréquent, qui passe souvent inaperçu. Or, si elle n’est pas traitée, elle peut entraîner de graves complications cardiovasculaires. Selon la Fondation suisse de cardiologie, près d’un adulte sur sept est concerné, mais un tiers de ces personnes l’ignore. Sachez que vous avez la possibilité de contrôler votre pression artérielle. Renseignez-vous auprès de votre pharmacien.
Surveiller son taux de cholestérol
Le cholestérol est un lipide essentiel à l’organisme. C’est un constituant majeur des membranes cellulaires; il participe également à de nombreux processus biochimiques. Un excès de cholestérol est toutefois néfaste pour la santé. D’où l’intérêt de surveiller régulièrement son taux de cholestérol.
Différentes molécules en jeu
On distingue deux «types» de cholestérol. Les lipoprotéines de haute densité (HDL) représentent le «bon» cholestérol; elles transportent le surplus de cholestérol vers le foie pour qu’il soit éliminé. À l’inverse, les lipoprotéines de faible densité (LDL) désignent le «mauvais» cholestérol; elles favorisent l’accumulation du cholestérol dans les artères. Les triglycérides sont d’autres lipides nécessaires à l’organisme: stockés dans le tissu adipeux, ils constituent une importante réserve d’énergie.
Un contrôle possible chez votre médecin
Un bilan lipidique complet détaillant HDL, LDL, triglycérides et cholestérol total peut être obtenu via une prise de sang réalisée à jeun chez votre médecin ou sur remise d’un bon de ce dernier pour un prélèvement en laboratoire. Un taux élevé de triglycérides favorise la survenue de maladies cardiovasculaires. Pour une protection optimale, le taux de cholestérol HDL doit être supérieur à 1,16 mmol/L.
Le zona, mieux le connaître,
mieux le prévenir !
Multiforme, il se déclenche sans crier gare, n’est pas toujours facile à identifier ni à soigner, même son nom intrigue : le zona baigne sinon dans le mystère, du moins dans un environnement flou pour beaucoup d’entre nous. Tâchons d’y voir un peu plus clair.
Aux origines
Le zona, aussi appelé herpès zoster par le corps médical, est «tout simplement» une réactivation du virus de la varicelle. En effet, non content de nous avoir contaminé, généralement pendant l’enfance, le virus varicelle- zona abuse ensuite de notre hospitalité et file se réfugier dans les ganglions nerveux, où il sommeillera, pendant des décennies s’il le faut. Puis un beau jour, si l’occasion se présente, il sort de sa torpeur, prolifère, migre le long d’un réseau nerveux et refait surface bruyamment.
Les causes de déclenchement d’un zona
La première condition pour «faire» un zona est d’avoir eu la varicelle auparavant, ce qui est le cas de 98% de la population adulte ! Par conséquent, une personne sur trois ou quatre développera un zona au cours de sa vie. Les facteurs qui favoriseront le déclenchement de la maladie sont souvent en lien avec un terrain immunitaire affaibli: – l’âge : 2/3 des 30’000 personnes touchées par un zona en Suisse chaque année sont âgées de plus de 50 ans – la fatigue ou le stress prolongé – une maladie ou un traitement immunosuppresseur Mais dans une part non négligeable des cas, aucune cause évidente ne peut être pointée du doigt. Mentionnons encore qu’il n’y a pas de saison plus propice qu’une autre à l’apparition d’un zona.
Localisations et symptômes
Contrairement à la varicelle, les éruptions zostériennes apparaissent sur une zone réduite, autour du trajet d’un nerf. Elles peuvent se manifester presque partout sur le corps, avec une préférence pour la région du tronc (ventre, dos, poitrine). Les Romains utilisaient d’ailleurs le terme zona pour désigner une ceinture ou un ruban. Autre particularité, seul un côté du corps est affecté. Les lésions se présentent sous forme de taches rouges et de vésicules, qui sèchent après quelques jours, puis cicatrisent en moins d’un mois. S’agissant d’une atteinte nerveuse, les douleurs de type décharge électrique ou brûlure portent la véritable signature du zona. Elles peuvent être discrètes, presque comme des démangeaisons, ou au contraire épouvantablement lancinantes, rendant le quotidien insupportable. Dans un certain nombre de cas, ces douleurs persistent longtemps après la disparition des lésions : on parle alors de névralgie post-zostérienne, une complication handicapante qui concerne environ un malade du zona sur six ou sept.
Traiter le zona
Le traitement du zona repose en priorité sur la gestion de la douleur, qui, lorsqu’elle est intense, peut nécessiter l’utilisation de morphine ! L’autre axe vise à entraver la multiplication des virus en prescrivant un médicament antiviral. Un traitement antiviral initié dans les 72 heures suivant l’éruption semble apporter une légère amélioration des douleurs, accélérer un peu la guérison, tout en limitant les complications dans une certaine mesure. En résumé, l’évolution du zona est spontanément favorable dans la majorité des cas, mais si des complications surviennent, l’arsenal thérapeutique à disposition ne donne pas toujours les résultats escomptés. Dans ce contexte, la vaccination reste une fois de plus le moyen le plus efficace d’échapper aux désagréments, parfois majeurs, du zona.
Varicelle-zona : un virus – deux vaccins
Pourquoi existe-t-il un vaccin contre la varicelle et un autre vaccin contre le zona, alors que ces deux maladies sont provoquées par le même et unique virus ? En fait pendant longtemps, les deux vaccins avaient la même composition, mais celui contre le zona était dix fois plus concentré puisque destiné à des adultes. L’efficacité de ce dernier n’apportait pas toute satisfaction, notamment en termes de durabilité et de protection des plus âgés. Mais depuis 2021, un nouveau vaccin (Shingrix®) contre le zona est disponible en Suisse. Il ne contient plus le virus vivant comme ses prédécesseurs, mais uniquement la protéine responsable de la réaction immunitaire. Cette technologie dite sous-unitaire présente de nombreux avantages, dont une efficacité convaincante (>90%!) et durable, quel que soit l’âge du patient. Pour ces raisons, l’Office Fédéral de la Santé Publique recommande la vaccination avec Shingrix® aux personnes en bonne santé dès l’âge de 65 ans. Shingrix® est pris en charge par l’assurance de base.
Vaccination contre le zona chez Pharmacie Populaire
Le zona est une maladie pénible, aux complications loin d’être anodines. L’occurrence élevée de cette affection chez les seniors représente en outre une charge importante pour la collectivité. L’arrivée d’un nouveau vaccin à l’effet protecteur remarquable et persistant (Shingrix®) a conduit les autorités sanitaires suisses à recommander à toute personne de plus de 65 ans de se faire vacciner contre le zona. Le schéma vaccinal consiste en une dose initiale, suivie d’une seconde dose deux (à six) mois plus tard. Les pharmaciens de Pharmacie Populaire sont à disposition pour administrer le vaccin ou pour plus de renseignements.
Feu vert à la vaccination
élargie en pharmacie !
Vaccination contre la méningo-encéphalite à tiques (FSME)
Divers microbes peuvent être inoculés lors d’une piqûre de tique. L’un d’entre eux est le virus FSME, capable de provoquer une redoutable inflammation du cerveau contre laquelle aucun traitement n’existe. Mais qui peut être efficacement prévenue par la vaccination. Avis aux adeptes de promenades et excursions ! Schéma de vaccination: 3 doses réparties sur une année. Différents protocoles existent, votre pharmacien vous renseignera. Rappel recommandé tous les dix ans.
Vaccination antitétanique
La bactérie responsable du tétanos, via une toxine «tétanisante», se niche un peu partout dans la nature (terre, poussière, végétaux, …). Le tétanos, autrefois dévastateur, a aujourd’hui quasi disparu des sociétés occidentales grâce à un vaccin efficace presque à 100 %. Mais comme beaucoup d’adultes ne sont pas à jour avec leurs rappels, le danger n’est hélas pas complètement écarté. Schéma de vaccination : après les vaccinations pédiatriques de base, rappels tous les 20 ans jusqu’à 65 ans, puis tous les 10 ans.
Vaccination contre la coqueluche
La coqueluche représente une menace vitale pour les nourrissons de moins de 6 mois. Le vaccin est efficace, les bébés sont vaccinés dès l’âge de 2 mois, mais la protection diminue avec le temps. C’est pourquoi un rappel est indispensable pour les femmes enceintes, tout comme pour les adultes en contact avec des bébés de moins de six mois. Schéma de vaccination : Une dose de rappel. Le vaccin contre la coqueluche n’est actuellement disponible en Suisse que sous forme combinée, en association avec la diphtérie et le tétanos.
Vaccination contre la grippe
Le virus respiratoire influenza provoque chaque année en Suisse des milliers d’hospitalisations et des centaines de décès.
Schéma de vaccination : rappel chaque année avec les souches adaptées aux virus circulants de l’année en cours.
Vaccination contre l’hépatite B
Le virus de l’hépatite B se transmet par contact avec des liquides corporels de personnes infectées. Il provoque une inflammation du foie susceptible de devenir chronique, avec risque de développement d’une cirrhose ou même d’un cancer du foie.
Schéma de vaccination : la protection conférée par l’immunisation pédiatrique étant de très longue durée, il n’est pas nécessaire de procéder à des rappels. L’immunisation des groupes à risque non encore vaccinés requiert 3 à 4 doses sur une année. Un vaccin combiné Hépatite A et Hépatite B est disponible en Suisse.
Vaccination contre la Covid-19
Grâce au vaccin et à l’exposition d’une grande partie de la population, la maladie à coronavirus est rentrée dans le rang des pathologies saisonnières (presque) comme les autres. Les personnes à risque restent néanmoins vulnérables, et la vaccination recommandée pour éviter les formes graves.
Schéma de vaccination : rappel en fonction des recommandations émises périodiquement par l’Office Fédéral de la Santé Publique
Vaccination contre le zona
Redoutées et redoutables, les douleurs lancinantes du zona et ses complications tout aussi désagréables justifient les nouvelles recommandations de vaccination systématique des personnes dès 65 ans.
Vaccination contre la varicelle
Depuis 2023, la varicelle a été intégrée au plan de vaccination de base de l’OFSP. 2 doses à intervalle de six semaines sont administrées aux nourrissons dès 9 mois. Un rattrapage est possible jusqu’à l’âge de 39 ans pour les adultes non ou incomplètement immunisées et n’ayant jamais eu la varicelle.
Mars Bleu
En écho à la campagne Octobre rose contre le cancer du sein, Mars bleu se mobilise autour des problématiques liées au cancer colorectal. Mars bleu, un titre romantique pour une cause dramatique, le cancer colorectal est en effet l’un des trois cancers les plus fréquents, toutes catégories confondues. Mars bleu, un enjeu majeur : dépister, toujours plus, toujours plus tôt.
Zoom sur le cancer colorectal
Comme tous les cancers, les cancers du côlon et du rectum résultent d’un dysfonctionnement de certaines cellules, qui se mettent à proliférer de façon anarchique, ici généralement sur un polype intestinal qui dégénère. Sans prise en charge, les cellules cancéreuses continuent à se développer et ont la capacité d’essaimer vers d’autres organes. Les traitements dépendent du stade de la maladie, ils font appel à la chirurgie et/ou à la chimiothérapie. Le succès des traitements dépend lui aussi du stade de la maladie, 90% des personnes diagnostiquées à temps guérissent !
Les facteurs de risque
La médecine ainsi que le bon sens recommandent une surveillance particulière en cas de maladie inflammatoire de l’intestin ou d’antécédents familiaux de cancer colorectal. Le risque de cancer colorectal augmente aussi avec l’âge, puisque 9 diagnostics sur 10 concernent des patients de plus de 50 ans. Si l’on ne peut rien faire contre les années qui passent, d’autres paramètres sur lesquels on peut agir sont considérés comme susceptibles de favoriser l’apparition d’un cancer colorectal : – l’alcool et le tabac – la consommation de viande rouge – un régime alimentaire pauvre en fibres – le surpoids et l’inactivité physique
Le programme cantonal de dépistage du cancer du côlon
L’évolution du cancer colorectal se fait lentement, parfois sur plus de dix ans, et sans être accompagnée de symptômes avant un stade avancé. Mais il est alors trop tard. L’unique moyen de détection précoce réside donc dans des tests de dépistage périodiques. Pour ce faire, l’Etat de Genève a mandaté la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer. Le programme concerne les personnes entre 50 et 69 ans résidant dans le canton de Genève. Les frontaliers travaillant ou ayant travaillé à Genève et affiliés à la LAMal sont également inclus. Les participants au programme de dépistage ont le choix entre deux tests : une coloscopie ou un test «FIT» de recherche de sang dans les selles : – Test FIT : une muqueuse intestinale saine ne saigne pas. En cas de détection de sang dans les selles par le test FIT, même en très petite quantité, des investigations supplémentaires pour déterminer l’origine du saignement sont indiquées. Le test se fait à domicile à l’aide d’un kit fourni à cet effet. Il doit être réalisé tous les deux ans. Dans le cadre du programme cantonal, les prestations sont prises en charge par l’assurance de base. La franchise ne s’appliquant pas, il ne reste que la quote-part de 10% à charge du patient, soit une modeste participation de CHF 4.70 pour un test FIT fourni en pharmacie. Quant à la coloscopie, il faut compter entre CHF 60.- et 140.-.
Inscription et remise du test dans toutes les Pharmacies Populaires
L’un des moyens les plus simples pour être inclus dans le programme genevois de dépistage du cancer du côlon consiste à se rendre, sans rendez-vous, dans une Pharmacie Populaire. Vous serez pris en charge dans un espace confidentiel par un pharmacien agréé, qui vérifiera que vous remplissez tous les critères d’admission, vous donnera les explications au sujet du test et répondra à vos questions. Puis, si vous optez pour le test FIT de détection de sang occulte dans les selles, le pharmacien vous remettra le matériel nécessaire à la réalisation du test à domicile. Une fois le test effectué, il ne restera plus qu’à l’envoyer au laboratoire d’analyse dans l’enveloppe-réponse fournie. Le résultat vous parviendra rapidement par courrier, avec copie à votre médecin traitant. Toute la démarche est soumise au secret professionnel, et vous n’aurez à payer aucun frais de votre poche autre que la quote-part.