Gorge qui gratte, nez qui coule…
Les incontournables de l’hiver?
En hiver, nous sommes plus susceptibles de tomber malade. Le froid fragilise notre système immunitaire, tandis que certains virus survivent plus longtemps en cette saison. En outre, les maladies se propagent plus facilement du fait que nous passons plus de temps confinés, entourés d’autres personnes. Les affections de la sphère ORL sont particulièrement fréquentes. Et pour cause: plus de 200 virus peuvent provoquer un rhume! Ce newsletter fait le point sur ces maladies hivernales et les moyens de s’en prémunir !
Nez, gorge, oreilles: un trio très vulnérable en hiver
Les infections oto-rhino-laryngologiques (ORL) sont très fréquentes en hiver. Les virus responsables de ces maladies ne sont pas plus nombreux, mais le froid leur permet de persister plus longtemps dans l’air. En outre, les basses températures affaiblissent nos défenses immunitaires… et facilitent la propagation des maladies. En effet, les microbes se transmettent plus facilement d’un individu à l’autre, car nous avons tendance à rester à l’intérieur et à moins aérer nos habitats. Rhinopharyngite, bronchite, angine, otite… Pourquoi toute la sphère ORL est-elle impactée? Quels sont les virus les plus courants? Comment s’en prémunir et traiter les symptômes?
Le saviez-vous?
Des organes interconnectés
La sphère ORL comprend les oreilles, le nez et la gorge. Ces organes sont le siège de plusieurs sens (l’ouïe, le goût et l’odorat) et exercent des fonctions cruciales, comme la respiration, la parole et la déglutition. L’oreille moyenne est reliée au rhinopharynx (la voie aérienne située à l’arrière du nez) via un petit conduit appelé «trompe d’Eustache». Le rhinopharynx communique lui-même avec les narines et la cavité buccale. Cette interconnexion explique pourquoi l’infection d’une zone de la sphère ORL peut rapidement impacter les autres parties.
Des virus qui aiment le froid
Les adénovirus, les virus influenza A et B, le virus respiratoire syncytial et le coronavirus sont les principaux virus responsables des infections ORL. Ils sont à l’origine de rhinopharyngites, d’angines, de la grippe, de rhumes, de bronchiolites et du Covid. Ces virus circulent toute l’année, mais persistent plus longtemps dans l’air sec et froid. Ils se transmettent par les gouttelettes de salive, ainsi qu’au contact direct de personnes infectées ou d’objets contaminés. L’infection est facilitée par le fait que le froid altère la réponse immunitaire de la muqueuse du nez, notre première ligne de défense.
Des antibiotiques rarement indiqués
Les infections ORL sont les plus fréquentes des infections de l’enfant. Dans la majorité des cas, ces infections sont dues à des virus et ne nécessitent donc pas de traitement antibiotique. En revanche, les angines bactériennes, à streptocoque du groupe A, doivent être traitées par antibiotique (après confirmation par un test diagnostic). Les otites moyennes aiguës purulentes survenant chez les enfants de moins de 2 ans (et d’autres formes compliquées chez les plus grands), ou encore une sinusite maxillaire d’origine bactérienne requièrent elles aussi un antibiotique.
Quand on ne sent plus rien
Une infection virale sévère ou mal soignée peut conduire à une perte totale (anosmie) ou partielle (hyposmie) de l’odorat. Les personnes concernées ne parviennent plus à reconnaître les saveurs des aliments, car c’est l’odorat qui permet d’identifier et d’apprécier les arômes. La perte d’odorat est un symptôme courant du Covid. Elle est le plus souvent temporaire, mais peut persister plus de six mois chez 10% des patients environ. Or, ce trouble peut avoir de lourdes conséquences, non seulement au niveau alimentaire, mais aussi au niveau psychologique et social.
Prévenir et traiter une infection ORL
Les infections ORL sont quasi inévitables en hiver. Heureusement, il ne s’agit bien souvent que d’infections bénignes, de type rhinopharyngite. Sachez qu’un adulte peut être affecté jusqu’à 4 fois par an! Voici quelques conseils pour déjouer ces virus ou soulager les symptômes si vous avez finalement capitulé…
Comment éviter l’infection?
Pour prévenir les infections ORL, il est recommandé de laver régulièrement son nez avec une solution saline. La muqueuse nasale pourra ainsi assurer pleinement son rôle protecteur. Veillez également à aérer votre logement et votre lieu de travail plusieurs minutes chaque jour. Bien entendu, un lavage minutieux et fréquent des mains s’avère indispensable – de surcroît si vous prenez les transports en commun! Vous pouvez par ailleurs renforcer votre système immunitaire en mangeant des aliments riches en vitamines et minéraux, en faisant de l’exercice et en dormant suffisamment.
Les bons réflexes pour traiter l’infection
Le lavage de nez reste de mise si l’infection est installée; cela permettra d’évacuer les sécrétions nasales. Si besoin, du paracétamol aidera à faire baisser la fièvre et à calmer les maux de gorge ou les maux de tête associés. Parallèlement, il est conseillé de boire beaucoup d’eau. En cas d’angine virale, des gargarismes à l’eau salée et la consommation d’aliments froids (glaces) peuvent calmer la douleur. Enfin, les inhalations de vapeur d’eau chaude agrémentée de quelques gouttes d’huile essentielle (eucalyptus ou menthe poivrée) auront un effet décongestionnant et anti-inflammatoire très appréciable.
Bronchite aiguë de l’adulte
La bronchite aiguë est une affection des voies respiratoires qui peut toucher tout un chacun. Bien que d’évolution favorable la plupart du temps, l’adoption de mesures préventives et une prise en charge précoce sont essentielles pour limiter la portée et la durée des désagréments.
Qu’est-ce qu’une bronchite aiguë ?
Les bronches peuvent être décrits comme des conduits qui permettent à l’air d’entrer et de sortir des poumons. L’irritation de ces tubes par une cause externe, infectieuse ou pas, provoque une inflammation de la muqueuse bronchique, à l’origine des symptômes caractéristiques de cette affection. La bronchite aiguë est un classique de l’hiver. Généralement bénigne, elle demande néanmoins entre une et trois semaines pour s’amender.
Diverses causes possibles
La majorité des bronchites sont provoquées par des virus, tels que le virus de la grippe, le virus respiratoire syncitial (surtout chez les petits enfants) ou le coronavirus. Des bactéries ne sont impliquées que dans une bronchite sur vingt, souvent dans le cadre d’une surinfection de l’atteinte virale initiale. La pollution, la poussière, la fumée, des allergènes ou des produits chimiques peuvent eux aussi irriter les bronches et entraîner une bronchite, surtout si l’exposition est prolongée.
Bronchite ou autre affection respiratoire?
La bronchite aiguë est souvent précédée des symptômes classiques du virus en cause, type maux de gorge, rhume, douleurs musculaires, etc. Si le virus parvient jusqu’aux bronches, l’inflammation de celles-ci conduit à des manifestations plus spécifiques, caractérisées par une forte toux, sèche au début puis accompagnée d’expectorations fluides. La respiration peut être entravée par l’inflammation, devenir sifflante, voire douloureuse et l’on s’essouffle plus facilement. Comme déjà mentionné, les symptômes persistent plusieurs semaines, car les bronches restent enflammées même après que le virus ait été éliminé. L’important est de ne pas passer à côté du diagnostic de pneumonie, une inflammation des poumons d’origine le plus souvent bactérienne, aux symptômes comparables à la bronchite mais plus «violents», avec détérioration de l’état général et nécessité de prise en charge médicale sans délai. Une bronchite qui se prolonge au-delà de trois mois est définie comme chronique et sa gestion diffère de la bronchite aiguë; le tabagisme en est la cause principale, avec dans ce cas une atteinte et une obstruction progressive des poumons nommée BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).
Prévention de la bronchite
Nous savons donc que la grande majorité des bronchites aiguës sont provoquées par des virus. Et pour faire barrage à ces virus, la recette est la même que pour tous les virus : soutien du système immunitaire, gestes barrières et vaccination. Au-delà de ces mesures indispensables, il existe plusieurs autres moyens d’éviter d’irriter ses bronches. A commencer par ne pas trop chauffer son intérieur et l’humidifier : un air trop sec fragilise en effet les voies respiratoires. Il est également recommandé de nettoyer et d’aérer régulièrement son lieu de vie, de ne pas fumer ni être exposé à la fumée, et, quand c’est possible, de réduire son exposition à la pollution. L’air ambiant peut enfin être assaini avec un spray à base d’huiles essentielles.
Traitements symptomatiques et surveillance
Chez une personne sans facteurs de risques, on se contente en règle générale de traiter les symptômes, antitussifs en présence de toux, inhalations à base d’huiles essentielles, analgésiques en cas de douleurs, et ainsi de suite. L’apparition d’une fièvre élevée ou de difficultés respiratoires devrait inciter à consulter; le médecin décidera si la prescription de médicaments type anti-asthmatiques, plus rarement antibiotiques, se justifie. Il est de plus vivement conseillé de s’hydrater plus que d’habitude afin de fluidifier les sécrétions et éliminer les virus présents dans l’organisme. Le repos fait aussi partie des mesures capables d’accélérer le rétablissement.
Maux de gorge : comprendre et soulager un mal courant
Bénins dans la plupart des cas, mais franchement désagréables, les maux de gorge font partie des affections les plus courantes, surtout pendant les saisons froides ou lorsque les changements de température se font brusques. Qu’il s’agisse d’une simple irritation passagère ou du symptôme d’une infection plus sérieuse, comprendre l’origine et savoir les traiter efficacement est essentiel pour retrouver rapidement son confort.
Un mal de gorge peut en cacher un autre
Angine rouge, angine blanche, laryngite, trachéite, pharyngite, il règne une certaine confusion, dans les dénominations des différentes inflammations de la gorge. Même le milieu médical ne parle pas d’une seule voix et les désignations varient sensiblement d’un pays à l’autre. «Angine» est un vocable compris de tout un chacun pour définir une inflammation du pharynx et/ou des amygdales. Anatomiquement, le pharynx comprend la surface au fond de la bouche, depuis la sortie des fosses nasales jusqu’au début de l’œsophage. Donc le terme pharyngite peut logiquement être utilisé comme synonyme médical d’angine. Si ce sont principalement les amygdales qui sont enflammées, le médecin rigoureux parlera d’amygdalite. En résumé, inutile de se prendre la tête, angine, amygdalite ou pharyngite peuvent être utilisés indifféremment sans que cela ne porte véritablement à conséquence! Sauf au Canada, où «angine» désigne exclusivement une maladie cardiaque, l’angine de poitrine… La laryngite quant à elle est une problématique distincte. Le larynx est en effet situé plus bas dans la gorge et se compose de la glotte et des cordes vocales. Son inflammation provoque une extinction de voix si les cordes vocales sont touchées. Chez le petit enfant, l’étroitesse du larynx conduit à une gêne respiratoire, dont l’intensité peut être source de panique. C’est le célèbre «faux croup». Quand les virus poursuivent leur chemin sous le larynx et atteignent la trachée, ils provoquent ce qu’on appelle une trachéite. Les symptômes sont alors principalement de la toux.
Pourquoi tant de peine ?
Afin qu’elle puisse remplir ses fonctions stratégiques, la région de la bouche a été dotée par la nature d’une multitude de récepteurs sensoriels : au toucher, à la température, aux différents goûts et odeurs, à la douleur. En plus d’être nombreux, ces récepteurs sont particulièrement sensibles et réactifs. Or quand des tissus sont enflammés, ils compriment les nerfs alentours, déclenchant une réponse d’autant plus douloureuse que les tissus sont fortement innervés comme c’est le cas dans la région de la gorge. Qui plus est, une compression supplémentaire intervient à chaque déglutition, ce qui rend l’inflammation de la gorge aussi difficile à supporter.
Les fauteurs de troubles
Dans l’immense majorité des cas, la gorge s’enflamme en réponse à l’attaque d’un des nombreux types de virus des voies respiratoires. Il en existe des centaines, et les identifier ne présente pas d’intérêt thérapeutique. Sauf éventuellement dans le cas du Covid, qui débute souvent par un mal de gorge. En pareille situation, il est conseillé aux personnes à risque d’effectuer un autotest de dépistage. La mononucléose est une autre maladie virale provoquant des maux de gorge aigus, à laquelle sont confrontés en majorité des adolescents et des jeunes adultes. Lorsque ce n’est pas un virus, on se trouve en principe en présence d’une bactérie nommée streptocoque. Elle touche de façon prépondérante les enfants entre 3 et 14 ans, chez qui une angine à streptocoques peut être un symptôme de la scarlatine, affection hautement contagieuse. A noter que même en cas d’angine infectée, les antibiotiques ne sont désormais plus prescrits d’office, mais uniquement en fonction de la gravité du tableau clinique. En cas de persistance du problème, il faut envisager d’autres sources d’irritation de la gorge, telles qu’allergies, mycoses, tabagisme, air sec (chauffage), corps étranger (os, arête), surmenage vocal. Il importe en tout cas de ne pas laisser traîner plusieurs semaines un mal de gorge et consulter un spécialiste pour exclure d’autres maladies potentiellement plus graves.
Les solutions pour soulager un mal de gorge
Etant donné que les angines guérissent spontanément en quelques jours, un traitement symptomatique a pour principal objectif d’améliorer le confort du patient, car les douleurs peuvent être particulièrement intenses. Dans ce cas, la prise d’un anti-inflammatoire tel que l’ibuprofène, associé à du paracétamol, peut être envisagée pour une brève période. Sinon, les traditionnels sprays, gargarismes et pastilles à sucer soulagent de manière ciblée les inflammations buccales et pharyngées. Ils contiennent généralement un analgésique, un désinfectant et/ou un anesthésique local. En plus des principes actifs, le seul fait de sucer un comprimé stimule la sécrétion salivaire, ce qui va apporter un réconfort supplémentaire en humidifiant les muqueuses. Le choix ne manque pas non plus du côté des formules naturelles: huiles essentielles de tea-tree, d’eucalyptus, de pin, de thym, tisanes de guimauve ou de camomille, inhalations, gargarismes à la sauge, votre pharmacien saura trouver une solution sur mesure !