Chaque jour, en Suisse, entre 300’000 et 400’000 personnes actives accompagnent un proche touché par une maladie, un handicap ou une dépendance. Entre les formations, les différents types de congés de soins et les mesures administratives de soutien, il est souvent difficile de s’y retrouver et de bien se faire épauler dans cette mission d’assistance. Quelles sont les principales informations à connaître pour développer un véritable réseau solidaire autour de la personne aidée et de l’aidant? Comment concilier vie professionnelle, vie d’aidant et vie privée?
Concilier vie professionnelle et soins
Huit proches aidants sur dix exercent une profession tout en prenant soin de leur entourage. Quels sont les outils mis à leur disposition pour réussir à mener de front ces deux missions? Lorsque l’activité de proche aidant est trop importante et impacte le travail, comment aborder le sujet auprès de sa hiérarchie?
Informer son employeur
Tout d’abord, renseignez-vous sur vos droits et obligations auprès du service de consultation sociale de votre entreprise ou d’une organisation d’intérêt public. Avant de programmer un rendez-vous avec votre supérieur ou le service RH de votre entreprise, réfléchissez à l’objet de l’entretien. Souhaitez-vous juste faire part de votre situation ou apporter des modifications à vos conditions de travail? Un conseil: présentez votre situation point par point tout en favorisant le dialogue, car votre interlocuteur a besoin de connaître vos contraintes liées à cette activité de proche aidant.
Quels arguments mettre en avant?
Même si l’aspect financier arrive en tête dans les raisons motivant à conserver un emploi, plus de la moitié des aidants affirment aussi que la vie professionnelle est un excellent moyen de rompre avec la routine. Retrouver les collègues et se sentir investi dans une société est souvent une source d’épanouissement. Aussi, vous pouvez rappeler que votre rôle de proche aidant vous a permis de mieux hiérarchiser vos priorités et d’être plus à l’écoute de vos collègues. Enfin, montrez votre adaptabilité face aux différents dispositifs de conciliation, comme l’aménagement du temps de travail, le télétravail ou la mise en place d’horaires flexibles.
Prendre soin de soi pour mieux prendre soin de l’autre
Prise de rendez-vous, coordination des différents intervenants, gestion des impondérables, difficultés psychologiques à voir un être aimé en difficultés… Une surcharge d’assistance peut vite arriver et vous mettre en danger. Revenons sur les actions à mettre en place pour garder le cap.
Écoute et soutien psychologique
Afin de ne pas se sentir isolé, il est nécessaire de pouvoir parler de ses difficultés, avec des professionnels de santé (psychologue, gériatre, infirmière, psychiatre) mais aussi, d’autres proches aidants. Les espaces de parole sont essentiels pour partager ses expériences et ses doutes. A la lumière des récits de chacun, vous trouverez très probablement des solutions à certaines de vos difficultés et vous pourrez lier de nouvelles amitiés. Si vous préférez les entretiens individuels, vous pouvez tout à fait en bénéficier, soit par téléphone, soit en présentiel.
S’accorder des moments pour soi
Se faire relayer est possible grâce à différents dispositifs: soutien à domicile, accueil en foyer ou en unité d’accueil temporaire de répit. Pendant ces jours de repos, il est important de vous ressourcer, car soutenir un proche peut être difficile physiquement et mentalement. N’hésitez pas à partager des moments conviviaux avec votre famille et vos amis, vous offrir des soins (coiffeur, esthéticienne, prendre un bain moussant!) ou encore vous détendre en réalisant des activités récréatives que vous affectionnez particulièrement. Sans ces instants précieux, les aidants peuvent basculer dans le stress, l’isolement et l’épuisement.