Même si les générations ne sont plus réunies sous le même toit comme auparavant, le rôle des grands-parents demeure très important. Outre le fait qu’ils soient souvent d’une grande aide pour la garde des tout-petits, ils constituent un repère stable, paisible et rassurant pour les enfants, qui sont confrontés aux aléas de la vie à mesure qu’ils grandissent.
Autrefois, enfants, parents et grands-parents vivaient ensemble, partageaient leurs repas et leurs activités. Aujourd’hui, ce n’est généralement plus le cas. Mais il est essentiel que les parents veillent à ce que leurs enfants voient régulièrement leurs grands-parents. Ces derniers, moins stressés par le quotidien et généralement plus disponibles que les parents, peuvent apporter une oreille attentive et bienveillante à leurs petits-enfants. Leur rôle dans leur éducation est ainsi tout à fait complémentaire à celui des parents – et parfois salvateur.
Un mode de garde qui profite à tous
La garde extrafamiliale des enfants, que ce soit en crèche ou par l’emploi d’un·e assistant·e maternel·le, constitue une importante charge financière pour les parents. De ce fait, lorsque les grands-parents sont disponibles (donc, à la retraite), c’est avec soulagement que les parents peuvent compter sur eux. À défaut, ils peuvent a minima permettre aux parents de «souffler» quelques week-ends ou durant les vacances scolaires. Si les aînés ne se font généralement pas prier pour garder leurs petits-enfants, les parents doivent néanmoins veiller à ce que cette responsabilité ne soit pas trop lourde à porter pour eux. Il est important qu’ils soient en bonne condition physique pour s’occuper de ces petits pleins d’énergie et qu’ils conservent des périodes de temps libre pour s’adonner à leurs loisirs et activités habituels. Une chose est sûre: prendre soin de ses petits-enfants nécessite une vigilance de tous les instants, de la patience… et parfois un peu d’imagination pour les occuper! Jeux de société, lecture, jeux d’extérieur et même jeux vidéos, voilà de quoi entretenir de la plus belle des façons ses capacités physiques et cognitives – et de renforcer un peu plus la complicité entre les enfants et leurs aïeux. Les petits seront heureux de trouver en leurs grands-parents de nouveaux compagnons de jeu, tandis que ces derniers profiteront de toute l’affection (et du dynamisme!) dont les enfants sont capables.
Grands-parents et parents, des rôles bien distincts
En tant que premiers éducateurs de l’enfant,
les parents doivent instaurer des règles et faire en sorte que celles-ci soient respectées. Mais ceci n’est valable qu’au sein de leur foyer: les grands-parents ont tout à fait le droit d’adapter ces règles de vie selon leurs préférences – une concession que les parents doivent accepter de faire en échange de la garde (flexible et gratuite!) de leurs enfants. Il s’agit bien sûr de petites choses qui ne viendront pas bouleverser complètement le cadre construit par les parents (visionner un ultime petit dessin animé avant la sieste, déguster quelques friandises, etc.). Un enfant a besoin de repères et les aînés doivent respecter les choix éducatifs des parents, même s’ils voient les choses différemment («autres temps, autres moeurs»). Hors de question de critiquer la fonction parentale; en revanche, si des conseils peuvent/doivent être donnés, il est essentiel de ne pas le faire en présence des petits-enfants. Parallèlement un discours cohérent doit être tenu aux enfants: si mamie et papy font preuve d’un peu plus de laxisme, il faut qu’ils comprennent qu’à la maison, les règles restent les mêmes. Et comme évoqué plus haut, il est important de ne pas dépasser les limites (physiques) des aînés, qui, soucieux de faire plaisir à leurs petits-enfants, en oublient parfois de se préserver. N’oublions pas qu’avec l’âge, les troubles du sommeil sont fréquents et les coups de fatigue dans la journée ne sont pas rares – une situation difficile à concilier avec l’énième partie de cache-cache demandée par le petit dernier…
Un partage sans filtre
Les grands-parents, riches d’expériences de vie et d’anecdotes, permettent par ailleurs d’ancrer les enfants dans l’histoire familiale. Quel bonheur pour un enfant de se voir conter comment étaient ses propres parents à son âge, quelles bêtises ils ont commises, quels chagrins et quelles joies ils ont vécus! Les enfants, curieux de tout, ont toujours tant de questions à poser auxquelles leurs grands-parents seront ravis de répondre. Dans ces moments de complicité, les aînés peuvent également être de précieux confidents, à qui les enfants partageront petits et grands tracas peut-être plus facilement qu’avec leurs propres parents (car ils n’auront pas peur d’être jugés ou sanctionnés). D’autant plus que les grands-parents possèdent souvent plus de recul pour relativiser des situations qui pourraient affoler ou énerver les parents. Cette relation privilégiée peut aussi être l’occasion pour les grands-parents de transmettre un savoir-faire utile à leurs petits-enfants: jardinage, bricolage, cuisine et pâtisserie, couture, … la liste est longue! En retour, les petits-enfants peuvent «initier» leurs aînés à des usages et comportements qui leur sont moins familiers, notamment ceux liés aux nouvelles technologies, mais aussi aux tendances culturelles du moment. Pour les aînés, trop souvent en marge des évolutions, c’est une nouvelle fenêtre ouverte sur le monde. Vous l’aurez compris, la relation entre les grands-parents et leurs petits-enfants est très bénéfique aux deux parties et ce, sur plusieurs aspects. Il est donc essentiel de l’entretenir et de créer des liens forts dès le départ pour en profiter pleinement.