Voilà maintenant 20 ans que les pharmaciens suisses se sont engagés dans un système de rémunération basé sur leurs prestations plutôt que sur le prix des médicaments. Retour sur une aventure riche en rebondissements, dont la population a été la première bénéficiaire.
Que la RBP soit !
L’introduction en 2001 de la première RBP, abréviation de Rémunération Basée sur les Prestations, a marqué un tournant dans le positionnement du pharmacien. La RBP, convention tarifaire entre les pharmacies et les assurances, approuvée par le Conseil fédéral, reconnaît et énumère les prestations fournies par les pharmaciens. Parmi celles-ci, les «validation médicament» et «validation traitement» détaillent une longue liste de contrôles et actions effectuées par le pharmacien, comme la vérification des contre-indications, des dosages, de l’historique du patient, la tenue du dossier, etc. Ces forfaits, invariables quel que soit le temps consacré, ont été et restent encore parfois mal perçus par les clients, qui ont l’impression que des suppléments sont facturés. En réalité il n’en est rien puisqu’en parallèle le prix du médicament lui-même à considérablement baissé. Ainsi, fait unique dans le secteur de la santé, plus d’un milliard (!) de francs ont été économisés ces 10 dernières années grâce aux baisses de prix des médicaments à charge de l’assurance de base.
Un rôle en constante évolution
Conjointement à la question du prix des médicaments, la place des pharmacies dans les soins médicaux de base était réévaluée à l’aube des défis à venir. En 2012, le Conseil fédéral annonçait vouloir accentuer l’utilisation de la compétence spécifique des pharmaciens en tant que porte d’entrée facilement accessible dans le système sanitaire.
Sur le terrain, les pharmacies ont évidemment poursuivi leurs activités traditionnelles de conseil et de triage pharmaceutique, solidement soutenues par un programme de formation continue obligatoire. En complément, de nouvelles compétences ont pu être acquises à travers des certificats de formation complémentaire. Certaines sont peu connues du public, telles que l’assistance pharmaceutique d’institutions de santé (EMS et autres) ou les cercles de qualité avec les médecins, d’autres semblent exister depuis toujours, comme la phytothérapie ou la vaccination en officine. L’acquisition de ces compétences a lieu dans un cadre extrêmement exigeant, qui garantit à la population suisse des prestations de grande qualité en pharmacie.
L’exemple de la vaccination
Les pharmacies de Suisse sont autorisées à procéder aux injections depuis 2015, pour le plus grand intérêt du pays, qui a vu sa couverture vaccinale contre la grippe et l’encéphalite à tiques (FSME) s’accroître de façon exponentielle année après année. Il est vrai que la vaccination en pharmacie cumule les avantages pour le public : proximité, simplicité, horaires, accès sans rendez-vous à un professionnel de la santé, qualité des prestations, modicité des coûts. La pharmacie est aussi un lieu où l’on peut débattre ouvertement de questions liées aux vaccins, et recevoir des informations fiables au sujet de leur efficacité, de leur sécurité, de leurs effets secondaires ou de leurs coûts. A ce dernier sujet, il est bon de rappeler que la vaccination fait économiser beaucoup d’argent aux finances publiques en réduisant les frais de maladie et l’absentéisme au travail. Il est donc étonnant de constater qu’à ce jour, les coûts de l’injection en pharmacie soient toujours à la charge du client… En fait, la volonté fédérale de mieux utiliser les plus-values du réseau des pharmacies suisses serait réjouissante si elle n’était pas mise en oeuvre avec une prudence et une lenteur toute helvétique. En attendant, les baisses de prix des médicaments se poursuivent à un rythme régulier et menacent la survie de nombreuses officines.
Le safran contre la dépression
Le safran est un véritable «or rouge» qui renforce le système nerveux et améliore l’humeur. La nature offre ainsi une efficacité aussi puissante que les antidépresseurs de synthèse ou les préparations de millepertuis.
Près de 10% de la population suisse souffrait déjà de symptômes dépressifs et prenait régulièrement des antidépresseurs avant la crise du coronavirus. On estime que ce chiffre a doublé depuis le déclenchement de la pandémie. Cette augmentation affecte notamment les jeunes, qui s’inquiètent pour leur avenir. Dans les cas graves, il est important de solliciter l’aide d’un professionnel, en consultant un médecin ou un thérapeute. En revanche, la prise d’un antidépresseur de synthèse n’est pas toujours nécessaire. Plusieurs études suggèrent que l’action entièrement naturelle du safran est au moins aussi efficace, notamment en cas de symptômes légers à modérés.
La puissance naturelle du safran
En tant que stimulant cérébral, le safran augmente la sécrétion de différents neuromédiateurs aux points de contact du cerveau, et notamment de la sérotonine, l’hormone endogène régulatrice de l’humeur. Le safran a une action régulatrice sur la dépression en réduisant la sécrétion des hormones du stress, comme le cortisol, et en inhibant les médiateurs de l’inflammation. Il améliore en outre les troubles du sommeil et la baisse de la libido, des symptômes souvent associés à la dépression. Contrairement aux antidépresseurs de synthèse et préparations à base de millepertuis, le safran est très bien toléré. Ce régulateur de l’humeur à large spectre n’entraîne aucun effet secondaire et peut ainsi être aisément associé à d’autres traitements. Les produits à base de safran sont sans danger et peuvent être pris aussi longtemps que nécessaire.
S’aider soi-même sans recourir aux médicaments
Les personnes atteintes de dépression ainsi que leur entourage souffrent considérablement de leur maladie. Celle-ci a d’immenses répercussions, tant dans la sphère privée qu’au travail. La dépression se manifeste par la perte de joie et d’intérêt pour les activités habituelles et par une baisse globale de la motivation. Les capacités cognitives et de concentration, l’estime de soi et la confiance en soi déclinent à mesure que la fatigue augmente. En dehors du soutien médical et thérapeutique, il existe heureusement de nombreux moyens de s’aider soi-même, notamment le sport et l’activité physique. La lumière et le soleil contribuent également à soulager les symptômes, tout comme écouter de la musique, le training autogène, l’aromathérapie, le yoga ou la méditation. Dans une telle situation, il est particulièrement important d’entretenir des relations sociales, et ce, en dépit des difficultés liées au contexte actuel.
Un remède connu depuis des milliers d’années pour ses vertus curatives
Le safran est une espèce de crocus de la famille des Iridacées. Ses propriétés thymorégulatrices sont probablement liées à la crocine contenue dans le safran et obtenue à partir des stigmates rouges de la fleur de Crocus sativus. Entre 150 000 à 200 000 fleurs sont nécessaires pour produire un kilogramme de safran. Aujourd’hui encore, il ne peut être cueilli qu’à la main, ce qui explique pourquoi le safran fait partie des épices les plus précieuses, à tel point que cette épice est souvent contrefaite ou coupée. Les compléments alimentaires à base de safran fabriqués en Suisse sont toutefois sans danger. Depuis des millénaires, le safran occupe une place à part entière dans la médecine orientale et a notamment été utilisé comme tranquillisant, en cas d’humeur dépressive, de douleurs menstruelles ou d’infection gastro-intestinale. La principale région de culture est l’Iran, qui concentre plus de 90% de la production mondiale de safran. D’autres régions de culture sont l’Afghanistan et le Cachemire, ainsi que les pays et régions du pourtour méditerranéen. La commune valaisanne de Mund est également réputée pour son safran.