Cette année, le Jeûne genevois tombe le 6 septembre. Presque aussi emblématique que le Jet d’eau, ce jeudi de congé est apprécié des écoliers et des travailleurs du Canton, qui ne se préoccupent plus depuis belle lurette d’en connaître la signification. A leur décharge, il s’agit d’histoire ancienne, aux origines incertaines.
Solidarité avec ceux qui souffrent
Ce que l’on sait, c’est que dès les XVe et XVIe siècles, la pratique du jeûne se répand en Europe pour commémorer les événements graves. Et Dieu sait que les occasions ne manquent pas: épidémies, disettes, guerres, les journées de pénitence ont la cote. A Genève la calviniste, la solidarité envers les huguenots, ces protestants français opprimés dont bon nombre viendront s’installer à Genève, s’exprime par un jeûne décrété chaque premier jeudi de septembre. Pourquoi le jeudi ? Parce qu’il s’agissait du seul jour de la semaine sans marché ! Voilà selon toute vraisemblance l’origine du Jeûne genevois : un acte de compassion avec les plus déshérités.
Et pourquoi pas le Jeûne fédéral?
En 1832, pour harmoniser les divers jeûnes cantonaux, la bien nommée Diète (ancien nom de l’Assemblée fédérale) fixe au troisième dimanche de septembre un jour officiel de jeûne pour tous les cantons. Tous? Non! Genève ne mord pas à l’hameçon fédéral et persiste à exprimer sa singularité protestante en perpétuant la tradition du Jeûne Genevois le jeudi qui suit le premier dimanche de septembre. Une première Genferei en somme… même si de nos jours, le lundi du Jeûne fédéral n’est plus férié que dans deux cantons, Vaud et Neuchâtel.
Les vertus des pruneaux… et du jeûne
Jour de jeûne et tarte aux pruneaux, étrange association s’il en est! Le site officiel de la Ville de Genève nous apprend qu’à l’époque, l’office religieux se terminait dans l’après-midi, ensuite de quoi les fidèles étaient autorisés à se restaurer. Mais les auberges étant fermées, tout comme les marchés, et faute de temps pour mijoter un repas, on se contentait d’une tarte aux fruits de saison, des pruneaux en l’occurrence, souvent préparée la veille.
Aujourd’hui, on déguste au dessert cette sympathique tradition restée vivace. C’est aussi l’opportunité de redécouvrir un fruit qui possède de nombreuses vertus pour la santé. Riche en fibres, le pruneau est bien connu pour faciliter le transit intestinal. Il contient des vitamines et beaucoup de minéraux : du magnésium, du calcium, du zinc, du fer, et même du bore, un oligo-élément actif dans la prévention de l’ostéoporose. Sa teneur en sucres naturels en fait un allié précieux en cas de fringale. Idéal après un jeûne par exemple!
A propos de jeûne, une dernière suggestion: remettre la diète à l’honneur lors du prochain Jeûne genevois ! Ou du moins faire l’impasse sur un des repas. La privation ponctuelle de nourriture, avec une bonne hydratation, semble apporter des bénéfices à l’organisme, qui doit réorganiser son circuit énergétique en brûlant plus de graisses, et qui profite de cette pause pour se mettre en mode «nettoyage».
Rédaction | Pharmacie Populaire
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