Nez qui coule, frissons, toux, maux de gorge… les microbes font leur réapparition avec la saison hivernale. En période de froid, virus et bactéries provoquent diverses maladies infectieuses. Pour garder la forme en hiver, on vous dit tout sur les infections d’origine bactérienne!
Il faut savoir que la bactérie est une cellule vivante complètement autonome alors que le virus est une sorte de parasite, qui a besoin de pénétrer dans une cellule pour vivre et se reproduire. Certaines bactéries sont inoffensives comme celles que l’on retrouve dans notre tube digestif. D’autres, au contraire, sont très dangereuses pour la santé…
Des bactéries à l’origine de maladies
En hiver, les maladies virales sont les plus fréquentes en médecine de ville. On retrouvera la rhinopharyngite, la grippe, la bronchiolite, la bronchite, certaines otites et angines. Dans ce type d’infections, la prescription d’un antibiotique doit être proscrite. De l’autre côté et toujours en hiver, les bactéries sont à l’origine d’infections communes telles que certaines angines, complications pulmonaires, otites et méningites. Plus généralement et toute l’année, les bactéries sont également à l’origine d’intoxications alimentaires, d’abcès ou encore d’infections sanguines. Sans oublier que la coqueluche, la pneumonie, la peste ou encore le choléra sont aussi des maladies causées par des bactéries. Pour lutter contre ces maladies bactériennes, il y a le recours à la vaccination ou aux antibiotiques. Il existe plusieurs familles d’antibiotiques composés de molécules naturelles ou de synthèse. Pour rappel, les antibiotiques sont inefficaces sur les virus et les champignons ! Certains antibiotiques vont agir sur des bactéries comme Escherichia coli dans les voies digestives et urinaires. D’autres sur les pneumocoques dans les voies respiratoires. D’autres encore sur les staphylocoques et les streptocoques présents au niveau de la peau ou de la sphère ORL.
Le froid : la cause de tous les maux
En hiver, avec le froid qui sévit à l’extérieur, nous restons souvent confinés à la maison, au bureau, dans les transports en commun ou dans les boutiques. Cette tendance à se concentrer dans des endroits fermés, et souvent peu ventilés, augmente fortement les chances de rentrer en contact avec des bactéries. Sans oublier que notre corps met toute une stratégie en place pour réchauffer l’air froid inspiré. L’assèchement de nos voies respiratoires est une véritable porte d’entrée pour les bactéries. De plus, et comme on le sait déjà, l’hiver est une période de l’année pendant laquelle notre système immunitaire est affaibli. L’organisme ne se défend pas aussi rapidement que d’ordinaire et les bactéries profitent de cette opportunité pour s’installer. Tous les facteurs sont donc réunis pour faciliter les échanges de microbes !
Quelques conseils pour bien se protéger
Comme avec les virus, on peut immuniser l’organisme grâce à des vaccins simples comme celui contre le tétanos. Mais toutes les bactéries n’ont pas leur vaccin. Et une fois que l’organisme est contaminé, c’est là que les antibiotiques interviennent. Cependant, et comme il vaut mieux prévenir que guérir, quelques trucs et astuces peuvent largement diminuer les risques de tomber malade. Le simple fait de se laver les mains permet d’éviter la plupart des contaminations, que ce soit d’ailleurs par des virus ou des bactéries. En période d’épidémie, le lavage doit être soigneux et répété dans la journée. La première étape consiste à frotter, avec de l’eau et du savon, ses mains l’une contre l’autre. Sans oublier la paume et les ongles ! Ensuite, les rincer abondamment à l’eau claire. Enfin, le séchage est tout aussi important : une peau mouillée transmet davantage de bactéries qu’une peau sèche. Plutôt que des linges en tissu ou des systèmes de séchage ventilé à air chaud, il est fortement conseillé de privilégier les serviettes en papier. Autre astuce : dans les transports en commun ou les lieux publics, il faut éviter les contacts avec le mobilier urbain comme les barres de maintien, les strapontins ou encore les rampes d’escalier. Pour éviter le contact direct avec la peau, vous pouvez opter pour le port de gants en laine ou en cuir. Au travail, le clavier d’ordinateur et les téléphones – fixe ou portable – sont des nids à bactéries. En les nettoyant régulièrement avec un produit ménager adapté, à base d’alcool par exemple, vous réduisez considérablement le risque de contamination. Après les précautions d’hygiène, il ne faut pas négliger aussi le bon usage des antibiotiques. En prendre inutilement, c’est rendre les bactéries plus résistantes au traitement et fragiliser son propre équilibre bactérien. En effet, les antibiotiques, avec une large efficacité, détruisent sur leur passage les bactéries utiles à notre flore naturelle protectrice. Un déséquilibre se produit dans notre organisme laissant ainsi plus de place aux bactéries pathogènes. Un traitement aux probiotiques est alors fortement recommandé pour reconstituer la flore intestinale.
Julie Paysant | Contenu & Cie
Innover pour lutter contre les bactéries qui font de la résistance
Dès leur découverte, au début du XXe siècle, les antibiotiques sont reconnus efficaces et sont prescrits presque systématiquement. Comme leur administration est massive, les mauvaises bactéries apprennent à se défendre en développant des résistances aux antibiotiques. Le cercle est vicieux : plus la consommation d’antibiotiques augmente, plus les mauvaises bactéries développent leur mécanisme de défense. A tel point que certaines souches sont devenues résistantes à plusieurs antibiotiques ! Par ailleurs, avec l’agriculture intensive, certaines bactéries coriaces, issues d’élevages traités aux antibiotiques, peuvent se transmettre à l’homme. Cependant, la majorité des cas de résistances aux antibiotiques ont lieu dans les hôpitaux, où environ la moitié des antibiotiques consommés par l’homme est prescrite. En mai dernier, un rapport sur la résistance aux antibiotiques, rédigé à la demande du gouvernement britannique, avance que si rien n’est fait, 10 millions de personnes mourront par an dans le monde à cause de ce phénomène à partir de 2050. Autrement dit, ce sera un décès toutes les 3 secondes. Selon cette même étude, l’antibiorésistance pourrait coûter jusqu’à 100’000 milliards de dollars à l’économie mondiale d’ici 2050. Pour faire face à cette urgence sanitaire et économique, des entreprises de biotechnologie explorent de nouvelles pistes pour affronter l’antibiorésistance. L’une d’entre elles, Novobiotic Pharmaceuticals, située aux Etats-Unis, vient de mettre au point un milieu de culture bactérienne innovant baptisé iChip. Ce milieu de culture artificielle – en forme de pastilles –, permet de faire croître des bactéries issues des sols. En effet, ces dernières constituent elles-mêmes une source d’antibiotiques naturels. Maîtriser leur culture est donc un enjeu pour les microbiologistes. Jusqu’ici, avec les techniques classiques, 1% seulement de ces bactéries étaient cultivables en laboratoire. Avec l’iChip, plus de 50% croissent et se multiplient. En isolant ainsi les bactéries, les chercheurs espèrent découvrir de nouveaux antibiotiques. La course contre la montre est lancée !
Julie Paysan | Contenu & Cie
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