A Genève, tous âges confondus, près d’une personne sur cinq vit seule. Une proportion qui augmente naturellement au fur et à mesure du vieillissement, pour atteindre 40% au-delà de 70 ans. La forte progression du nombre de personnes âgées esseulées représente un véritable défi social, une part non négligeable d’entre elles risquant de se retrouver en marge de la société.
Solitude : des causes diverses
Les personnes âgées se retrouvent souvent seules suite à la perte de leur conjoint. Il en a toujours été ainsi. L’intégration des seniors se heurte cependant aux obstacles propres à nos sociétés dites modernes. La distension des relations familiales d’une part, ou l’anonymat des grandes villes, ou les difficultés économiques actuelles. Sans oublier l’avènement d’un certain jeunisme peu enclin à favoriser les considérations dues à l’âge. Cachez cette vieillesse que je ne saurais voir !
Et puis, même si comme on le constate dans l’article de la page suivante la qualité de vie des séniors s’est spectaculairement améliorée, l’accroissement des affections liées à l’âge induit inévitablement une perte d’autonomie. A cause de pathologies dégénératives, comme les maladies d’Alzheimer, de Parkinson, l’ostéoporose, ou par simple crainte de chuter si l’on sort. Pour ces multiples raisons, les aînés qui vivent seuls présentent un risque marqué d’évolution insatisfaisante de leur situation. Car lorsque ces divers facteurs se cumulent, – mais parfois un seul suffit –, s’active alors une spirale négative : hausse de l’anxiété, dépression, repli sur soi, et, à l’extrême, isolement complet.
Les proches à la rescousse
En présence d’une personne isolée, la famille, les amis, les voisins ont la possibilité d’intervenir pour briser l’engrenage de la solitude :
– un coup de téléphone,
– une visite,
– une ballade,
– une invitation à manger,
– un encouragement à rester actif, en pratiquant diverses activités (bridge, danse, informatique, etc.)
ou en s’occupant d’un animal de compagnie.
C’est simple et efficace, pour autant que ce ne soit pas fait uniquement à Noël…
Mais les proches aidants*, comme on les appelle, ne sont pas aptes à faire face à toutes les situations et ont eux aussi leurs limites. Au demeurant, les enjeux d’une prise en charge de qualité des personnes seules sont aussi complexes que contradictoires. Quand commence le besoin d’assistance ? Quelles mesures mettre en place sans entrer en conflit avec la vie privée ? Chaque situation est différente, mais gardons à l’esprit que la solitude, lorsqu’elle est subie plutôt que choisie, est toujours lourde de conséquences.
*www.proche-aidant.ch/geneve
Les services publics
La Ville de Genève a mis en place depuis un certain temps des actions ciblées pour lutter contre la solitude, comme les activités de proximité au niveau des quartiers par les Unités d’action communautaire. Le « plan canicule » en fait également partie ; il offre, entre autres, la possibilité aux personnes de plus de 75 ans de s’inscrire auprès du Service social (tél. 0800 22 55 11) pour être suivies et recevoir des conseils. Des dizaines d’autres associations fournissent en outre des prestations complémentaires en fonction des problématiques personnelles. Parmi elles, Pro Senectute, l’Association genevoise des foyers pour personnes âgées, la Croix Rouge genevoise, le Centre d’animations pour retraités.
Solitude et canicule : les pharmaciens en première ligne
La canicule de l’été 2003 peut être considérée comme l’événement fondateur de la prise de conscience du problème de l’isolement des personnes âgées. Il faut dire qu’avec près d’un millier de décès en Suisse et quinze mille en France, les remises en questions ont été à la hauteur de l’électrochoc ! Comment toutes ces personnes âgées et ces malades chroniques ont-ils complètement échappés aux radars des institutions ?
Depuis, nombreuses sont les initiatives, publiques et privées, qui ont vu le jour pour lutter contre la solitude des seniors. Les équipes des pharmacies y jouent un rôle important en tant qu’interlocuteurs réguliers, voire quotidiens, de ces personnes à risque. Des conseils tout simples mais vitaux sont ainsi inlassablement prodigués au comptoir pendant l’été, comme boire en quantité suffisante, ne pas sortir aux heures les plus chaudes, garder les pièces de la maison aussi fraîches que possible, etc.
Pharmacies Populaires de garde pendant l’été
Jusqu’à 23 heures :
∙ du 2 au 8 juillet 2016 : Drugstore Rive-Droite, 81-83 rue de la Servette, 1202 Genève
∙ du 16 au 22 juillet 2016 : Pharmacie Populaire Caroll, 18 ch.de la Caroline, 1213 Petit-Lancy
∙ du 13 au 19 août 2016 : Pharmacie Populaire Epinettes, Centre Coop, 20 rue des Epinettes, 1227 Carouge
∙ du 20 au 26 août 2016 : Pharmacie Populaire Grosclaude, 2 Cours de Rive, 1204 Genève
∙ du 27 août au 2 septembre 2016 : Pharmacie Populaire Tranchées, 24 Bd. des Tranchées, 1206 Genève
Gardes de nuit, dès 23 heures :
∙ Les 9, 10, 28 et 29 juillet 2016 et les 20 et 21 août 2016 : détails sur www.pharmaciepopulaire.ch
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