Le système endocrinien se compose d’une dizaine de glandes et d’organes, qui à travers les hormones qu’ils sécrètent, régulent les fonctions essentielles du corps. Bien que petit en volume (quelques grammes de tissu au total), il a un impact majeur sur l’organisme et ce, tout au long de la vie. À partir de la cinquantaine, les taux hormonaux varient. S’ensuivent, chez les deux sexes, des symptômes plus ou moins marqués. Ce dossier fait le point sur cette période parfois difficile à vivre.
Le saviez-vous?
Autour de la cinquantaine
La ménopause est définie comme l’arrêt des règles (aménorrhée) depuis plus d’un an, sans cause identifiée. Elle résulte de l’arrêt du cycle ovarien. Le phénomène est progressif: le stock d’ovocytes diminue peu à peu, à chaque cycle. À la ménopause, qui survient généralement vers l’âge de 50 ans, moins de 1000 sont encore présents dans les ovaires (contre 600’000 à 700’000 à la puberté). Elle s’accompagne d’une baisse significative des concentrations d’œstrogènes circulants, tandis que la production de progestérone cesse.
Toutes et tous concernés
L’andropause – que l’on qualifie plutôt de «défi- cit androgénique lié à l’âge» (DALA) – n’est pas universelle. Le taux de testostérone commence à baisser lentement dès 40 ans et après 70 ans, environ 30 à 40% des hommes présentent un taux de testostérone significativement bas. Ils ne sont néanmoins qu’une minorité à souffrir de symptômes typiques. Les femmes, en revanche, sont toutes affectées d’une manière ou d’une autre par la ménopause; la nature et l’intensité des symptômes sont très variables d’une femme à l’autre.
Les hommes aussi!
Environ 5 à 10% des hommes de plus de 60 ans peuvent connaître un trouble similaire à la ménopause, nommé «andropause», lié à la diminution progressive des hormones androgènes (en particulier la testostérone). Il peut se manifester par une baisse de libido, une dysfonction érectile, un développement excessif des glandes mammaires, une nette perte de masse musculaire et osseuse et/ou une augmentation du tour de taille. Les hommes concernés peuvent également présenter de troubles de l’humeur (irritabilité, dépression, etc.) et de l’attention.
Un âge immuable
L’âge de la puberté tend à diminuer au fil des générations, notamment chez les filles. En cause: le surpoids et l’obésité infantiles (qui accélèrent l’arrivée de la puberté), l’exposition aux perturba- teurs endocriniens (bisphénol A, phtalates, pesticides, etc.) qui interférent avec les hormones, ou encore des facteurs psychosociaux. À l’inverse, l’âge de la ménopause reste invariable: c’est parce qu’il s’agit d’un processus biologique interne et programmé – l’épuisement du stock d’ovocytes – qui lui, est beaucoup moins sensible aux changements de mode de vie.
Le saviez-vous?
Prêter attention aux premiers signes
À l’approche de la ménopause, la sécrétion hormonale se fait relativement anarchique. C’est ce qui explique les symptômes de «périménopause». De même, dès que le taux de testostérone baisse, les hommes peuvent ressentir un certain inconfort.
Une période de transition
Deux à quatre ans avant la ménopause, les règles deviennent irrégulières et plus ou moins abondantes, le syndrome pré- menstruel est plus marqué (seins douloureux, irritabilité), les premières bouffées de chaleur et sueurs nocturnes arrivent. On observe aussi une prise de poids. Chez les hommes, il n’existe pas vraiment de «périandropause», car le phénomène est beaucoup plus progressif (et la production de testostérone ne cesse jamais). En outre, l’andropause ne touche pas tous les hommes de la même façon, ni au même âge.
Bouger pour limiter les symptômes
Une consultation médicale s’impose si les symptômes nuisent à la qualité de vie. En période de périménopause, comme en cas de déficit important de testostérone, un traitement hormonal faiblement dosé peut soulager les troubles. Par ailleurs, plusieurs comportements peuvent aider à mieux vivre ces périodes, pour les deux sexes: cesser de fumer, réduire la consommation d’alcool, adopter une alimentation saine et équilibrée, faire régulièrement de l’exercice physique et favoriser une bonne hygiène de sommeil.

