L’échinacée est une plante médicinale originaire d’Amérique du Nord, traditionnellement utilisée par les peuples autochtones pour traiter diverses infections. Aujourd’hui, elle est largement reconnue pour ses effets bénéfiques sur le système immunitaire.
Plusieurs facteurs peuvent réduire l’efficacité du système immunitaire: une alimentation déséquilibrée, un manque d’exercice physique, des troubles du sommeil, des traitements médicamenteux spécifiques (immunosuppresseurs), mais aussi le changement de saison. Le froid, en particulier, nous rend plus vulnérables aux virus circulants. De plus, le manque de soleil implique une moindre production de vitamine D, pourtant essentielle à l’immunité. Dès l’automne, il est donc important de veiller à renforcer ses défenses immunitaires et ainsi préparer son organisme à faire face aux virus hivernaux. Pour ce faire, on peut commencer par com- poser ses repas avec des aliments nutritifs, riches en vitamines et en zinc. Il est également recommandé de dormir suffisamment, d’un sommeil réparateur. Plusieurs remèdes naturels, disponibles en pharmacie, peuvent par ailleurs aider à doper son immunité. Parmi eux: les produits à base d’échinacée.
Un effet confirmé par des études scientifiques
Echinacea est un genre de plantes à fleurs de la famille des Astéracées, qui comprend une dizaine d’espèces toutes originaires d’Amérique du Nord. L’espèce Echinacea purpurea (échinacée pourpre), qui ressemble à une marguerite rose, est utilisée comme plante médicinale depuis plusieurs siècles. Aujourd’hui encore, elle fait partie des re- mèdes occidentaux naturels les plus prisés pour renforcer les défenses immunitaires et prévenir les infections des voies respiratoires supérieures (rhume et refroidissement en particulier). Une méta-analyse publiée en 2015 [1] a conclu que l’utilisation d’extraits d’échinacée était associée à une réduction du risque d’infections respiratoires récurrentes. Chez les personnes présentant une sensibilité plus élevée, un stress ou un état de faiblesse immunologique, le risque était réduit de moitié! Les complications d’infections virales (pneumonie, otite, pharyngite), se révèlent également moins fréquentes avec un traitement à base d’échinacée. Une autre méta-analyse plus récente [2] a suggéré que E. purpurea était efficace pour réduire la durée du traitement, l’incidence des épisodes et le recours aux antibiotiques pour les infections des voies respiratoires supérieures chez l’enfant, avec certains effets positifs sur l’otite moyenne.
Un cocktail de molécules immunostimulantes
Les effets de l’échinacée sur l’immunité sont dus aux nombreux composés bioactifs qu’elle contient, tels que les alkamides, les polysaccharides et l’acide caféique et ses dérivés. Les alkamides augmentent la production de cytokines – les messagers chimiques qui régulent l’immunité; elles modulent ainsi les réponses immunitaires et activent certains globules blancs (notam- ment les lymphocytes T). Les polysaccharides stimulent les macrophages (les cellules immunitaires capables d’ingérer et détruire les agents pathogènes). L’acide caféique possède des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Voilà pourquoi les produits à base d’échinacée peuvent aider à prévenir une infection, ou du moins réduire la sévé- rité des symptômes (une prise précoce, dès leur apparition, favorise un rétablissement rapide). À noter toutefois que les effets de l’échinacée varient selon la souche utilisée (E. purpurea, angustifolia ou pallida), la forme galénique (teinture, infusion, gélule) et la posologie.
Conseils d’utilisation
L’échinacée est le plus souvent commercialisée sous forme d’extraits liquides, de comprimés et de tisanes. Elle peut aussi être employée sous forme de crème ou de pommade pour traiter les troubles cutanés et favoriser la cicatrisation des plaies.
En prévention, lors de périodes à risque (en hiver, ou en cas de stress et/ou de fatigue intense), une cure de 2 à 3 semaines peut être réalisée pour fortifier l’organisme. Il est recommandé de ne pas prolonger la prise au- delà, sous peine de provoquer des troubles hépatiques. Initiée au début des symptômes, la prise d’échinacée dure généralement 5 à 7 jours. L’usage d’un remède à base d’échinacée dépend de sa composition et de sa forme galénique; chaque fabricant détaille la posologie adaptée. En cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien. À savoir que ces produits n’entraînent aucun effet secondaire grave. Certaines personnes peuvent toute- fois présenter des troubles digestifs et des maux de tête. En outre, les personnes immunodéprimées, atteintes de maladies auto- immunes (polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, etc.), ou qui ont reçu une greffe d’organe doivent absolument consulter leur médecin spécialiste avant de prendre de l’échinacée.
[1] Schapowal, A. et al. «Echinacea Reduces the Risk of Re- current Respiratory Tract Infections and Complications: A Meta-Analysis of Randomized Controlled Trials». Advances in Therapy. (mars 2015)
[2] Pham, T. et al. «Efficacy and safety of Echinacea purpurea in treating upper respiratory infections and complications of otitis media in children: Systematic review and meta-analy- sis». Clinical Nutrition ESPEN. (avril 2025)
