Les labels apposés sur les produits naturels ont le mérite de souligner l’adhésion du fabricant à des valeurs de développement durable, de respect de l’environnement ou de production biologique. Mais tous ne sont pas comparables et les décrypter n’est pas chose aisée.
Label mode d’emploi
Par principe, label ou pas, tous les produits naturels sélectionnés par Pharmacie Populaire sont élaborés selon des normes rigoureuses, par des laboratoires aux compétences élevées.
En complément, la présence d’un label informe le consommateur que l’article qu’il achète respecte certains critères supplémentaires, définis dans un cahier des charges. Celui-ci précise généralement les règles de production et de commercialisation. Un label bio, par exemple, bannira de la composition les produits chimiques et les OGM, réglementera le type d’engrais autorisés, prendra en compte l’usage d’énergies renouvelables, etc. A vrai dire, les exigences touchent toutes sortes de domaines, de la traçabilité des matières premières aux conditions de travail des ouvriers en passant par la protection des océans ou de la biodiversité. Ce qui explique qu’un produit peut avoir plusieurs labels, chacun apportant une garantie additionnelle. Sans compter les spécificités propres à chaque pays. Autant dire que s’il veut vraiment connaître la nature de son label préféré, le consommateur averti aura tout intérêt à consacrer un peu de temps à la lecture du cahier des charges. Celui-ci est facilement accessible sur internet, mais qui prend la peine de le consulter ?
De la crédibilité d’un label
La valeur ajoutée d’un label dépend autant de ses promesses que du sérieux et de l’indépendance des organismes de contrôle. Rien n’empêche en effet une entreprise de créer un label et de l’attribuer à ses propres produits pour se donner une image écologique pas justifiée dans les faits. Ce procédé est connu sous le nom de greenwashing, ou, écoblanchiment en version française.
Une autre «technique» consiste à afficher des logos qui sont en réalité des distinctions, des prix, voire des créations publicitaires.
Les labels dignes de ce nom, eux, sont soumis à des inspections indépendantes et transparentes. Ces inspections doivent en outre être renouvelées régulièrement pour assurer que le produit labellisé s’est adapté aux nouveaux standards du cahier des charges.
Quelques «stars» sous la loupe
Natrue : Label international de cosmétiques naturels et bios. Très complets, ses critères d’adhésion passent en revue un grand nombre de paramètres, y compris ceux concernant l’emballage. La classification du label en 3 catégories en complique un peu la lisibilité.
Demeter : C’est le plus ancien des écolabels, il repose sur les principes de l’agriculture biodynamique, qui placent l’équilibre des sols au centre de leurs préoccupations. La biodynamie comporte certes une part d’ésotérisme, comme la prise en compte d’influences cosmiques ou l’utilisation de préparations «bouse de corne» pour augmenter l’activité biologique du sol. Mais la certification Demeter assure à tout le moins le respect du règlement bio européen, tout en intégrant dans son cahier des charges une grande variété de valeurs écologiques.
Ecocert : Comme son nom l’indique, Ecocert est au départ un organisme de certification. Il est agréé par les pouvoirs publics à certifier plus de 150 labels, tous très exigeants en matière environnementale et sociétale. C’est également devenu un label en lui-même, ce qui tend à créer une certaine confusion.
Cosmos Organic : Dans une tentative de faire le ménage parmi la multitude de labels existants, plusieurs grands labels européens (Cosmebio, BDIH, ICEA, Soil Association) se sont récemment regroupés sous l’appellation Cosmos Organic. Ils en ont profité pour «durcir» les exigences des formules cosmétiques bio, en doublant le pourcentage d’ingrédients issus de l’agriculture biologique, en interdisant complètement les produits de synthèse ou les ingrédients non biodégradables.