Traditionnellement, les allergies saisonnières apparaissent à l’approche de l’adolescence. En effet, ce n’est qu’après des contacts répétés avec les particules de pollens que le système immunitaire va les considérer, à tort, comme des ennemis. Ce processus de réaction excessive envers des substances inoffensives (les pollens) nécessite donc normalement plusieurs printemps pour se mettre en place.
Aujourd’hui, la plupart des allergies des bébés sont de nature alimentaire ou dermatologique, et seule une minorité affecte les voies respiratoires. Toutefois, on observe une tendance marquée à l’augmentation des cas de rhume des foins chez les plus jeunes : chaque année, davantage d’enfants de moins de 5 ans souffrent de cette rhinite allergique.
Comment expliquer ce nouveau phénomène?
Il semblerait d’abord que la quantité totale de pollens en suspension dans l’air soit en augmentation. Mais cette variable dépend avant tout des conditions météorologiques locales. On suspecte donc aussi l’influence de nouveaux facteurs typiques des sociétés dites développées :
La pollution: les fines particules industrielles et automobiles (diesel), ainsi que l’ozone, sont de puissants irritants des voies respiratoires. Ils aggravent les allergies préexistantes, mais on a également pu démontrer qu’ils peuvent en déclencher de nouvelles en stimulant la production d’anticorps allergiques au niveau de la muqueuse nasale.
L’hygiène excessive: paradoxal mais logique, la diminution du nombre de microbes dans notre environnement immédiat fait que notre système immunitaire a moins « d’entraînement » pour moduler l’intensité de sa réponse. Il va donc « paniquer » plus facilement et lancer la grosse artillerie contre le premier grain de pollen venu.
Le réchauffement climatique: les modifications de température ont permis l’implantation de nouvelles espèces de plantes qui n’existaient pas avant sous nos latitudes et dont certaines sont allergisantes.
Cette évolution est en plus accentuée par la composante héréditaire: comme il y a de plus en plus d’allergiques, il y a forcément de plus en plus de parents allergiques. Et donc de plus en plus d’enfants allergiques puisque si les deux parents sont concernés, on estime que la probabilité que les enfants le soient aussi avoisine les 75% !
Que faire?
En prévention, inutile de prendre des mesures extrêmes comme choisir son partenaire en fonction de son « profil allergique » ou déménager à la campagne pour fuir la pollution, les résultats ne sont pas garantis… En revanche, il y a une chose à faire, c’est d’observer une stricte abstinence tabagique dès le tout début de la grossesse ; l’exposition à la fumée passive accroît drastiquement les risques d’allergies, d’asthme et d’infections respiratoires.
Après la naissance, l’important est de diagnostiquer le plus précocement possible la présence d’une allergie. On pourra ainsi tenter d’éviter une évolution défavorable, apparition d’asthme notamment, en engageant tôt des traitements adaptés, ou des cures de désensibilisation.
Rédaction | Pharmacie Populaire
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